mercredi 30 octobre 2019

29 octobre , 3ème jour




Mardi 29 /10

Envoyé depuis La Curieuse par Florence 
Merci aux élèves du CM2b de Bois de Nèfles Sainte Clotilde pour leur lettre !

Les conditions de mer sont toujours excellentes…

Les données sur les fonds marins ont permis de déterminer un site de plongée sur le plateau du Mont Lapérouse avec des petits décrochements visibles sur les profils du sonar qui a fonctionné toute la nuit.



Trace du sonar latéral


Les plongeurs ont découvert des discontinuités dans le plateau formant des failles et des grottes servant de refuge pour de nombreux animaux et notamment des poissons. Les plafonds des cavités sont tapissés de petites gorgones délicates et d’éponges rouges. La dalle calcaire sapée à sa base pourrait correspondre à un ancien niveau de la mer.
Photo Laurent Ballesta

De belles surprises avec d’énormes carangues ignobles qui sont venues soudainement tourner autour des plongeurs à 60m. Elles étaient vraiment énormes, il faut savoir que certains spécimens peuvent atteindre plus de 100Kg. Elles se reconnaissent à leur tête massive et à la présence de petites taches noires sur le corps. Ce sont des prédateurs qui chassent souvent en groupe ; ils se nourrissent de calmars et de petits poissons.

Photo Laurent Ballesta


Des aprions ou vivaneaux ont été filmés sur les caméras immergées.
La liaison internet par téléphone satellite ne nous permet pas pas de les mettre en ligne !

Immersion de Caméra de type « gopro » dans un caisson par 60 m de fond 


Mais certainement le coup de cœur va vers ces deux magnifiques mérous patates dont le plus petit se trouve en photo ci-dessous. C’est une belle photo qui me rappelle le temps où nous pouvions en rencontrer lors de plongées sur la Pointe-au-sel, à Saint-Leu. Malheureusement, ces mérous sont devenus rarissimes à La Réunion. D’autres mérous comme des Grands queues (Variola louti), des mérous ananas ont été observés au cours des plongées. Des Mérous ananas (Cephalopholis sonnerati) ont également été observés au cours des plongées.
Photo Laurent Ballesta

Tous ces poissons sont des prédateurs qui se situent en fin de chaînes alimentaires. Ils jouent un rôle important dans l’équilibre de l’écosystème marin. Ce sont des espèces qui sont également fortement pêchées. Leur présence en abondance témoigne d’un milieu où la pression de pêche ne les a pas encore fait disparaître contrairement aux récifs coralliens de La Réunion. Sans doute serait-il intéressant que les Monts sous-marins comme Le Mont La Pérouse qui se situe dans la zone économique exclusive bénéficie d’une surveillance pour permettre une gestion durable de la ressource et éviter la présence de bateaux venus d’autres pays de la zone. Par ailleurs tous ces poissons peuvent être ciguatériques c’est-à-dire potentiellement toxiques pour l’homme du fait de ma présence dans leur chair d’une toxine.

Des poissons que l’on trouve aussi au niveau du récif corallien de La Réunion ont également été vus : je vous laisse chercher les photos sur par exemple la page facebook « biodiversité de la Réserve Marine »…

A savoir des zancles (Zanclus cornutus), des papillons raton-laveur (Chaetodon lunula), des papillons cocher (C. auriga), un baliste titan (Balistoides viridescens), des bancs de Lutjans kasmira (Lutjanus kasmira) , des anthias (Pseudanthias squaminpinnis), des poissons écureuils, etc…


Pour les lycéens 

Observer ou filmer les animaux présents dans l’océan n’est pas chose aisée : cela demande beaucoup de temps or en plongée le temps est limité de même que le nombre d’observateurs. De plus certains animaux sont farouches et fuient l’homme. Aussi, pour pallier les lacunes de l’observation directe, une nouvelle technique a été mise en place : «l’ADN environnemental ». Le principe repose sur le fait que les organismes perdent des cellules (morceaux de peau, écailles etc…) qui contiennent de l’ADN. Ces molécules relativement stables (pendant une dizaine d’heures) sont donc présentes dans l’eau de mer. De l’eau est prélevée puis filtrée sur des filtres dont la maille de 45 µm retient les molécules d’ADN. ¨Puis cet ADN fixé sur les membranes est envoyé au laboratoire pour être analysé. Des amorces spécifiques des espèces recherchées seront ajoutées à l’ADN afin de faire une amplification par PCR. Le laboratoire ENTROPIE espère ainsi mettre en évidence la présence de différentes espèces de requins. 



Manon est chargée de faire les prélèvements d’eau à différentes profondeurs avec une bouteille de Niskil …


Elle (la bouteille pas Manon !) est envoyée à la profondeur voulue et une petite masse coulisse le long du filin pour aller percuter un mécanisme qui relâche alors les ressorts retenant ouverts les bouchons supérieur et inférieur du cylindre qui se retrouve alors fermé. Il ne reste plus qu’à remonter la bouteille. Puis l’eau est filtrée sur des membranes grâce à une pompe. Les membranes sont placées dans des Eppendorf avec du dessiccateurs avant d’être stockés pour être envoyés ensuite au laboratoire.























Arrivée du percuteur et bouteille ouverte





















Bouteille fermée

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