Lundi 28/10
La mer est toujours aussi calme et le temps légèrement
nuageux.
Nous avons découvert grâce aux
premiers clichés de Laurent Ballesta et aux caméras immergées du reste de
l’équipe que la partie sommitale du Mont La Pérouse correspond à un vaste
plateau formé de sable, de débris calcaires de toutes tailles.
Sur cette surface détritique, on
peut voir des grandes algues vertes, des Codium. Leur taille est grande pour ce
type d’algue avec près de 30 cm. La présence d’algues vertes à 60m de
profondeur indique que les conditions de luminosité sont suffisantes. C’est habituellement
le domaine des algues rouges et brunes.
J-P. Quod – Différentes algues
vertes sur du sable blanc avec un éponge au fond à droite et un baliste bleu à
gauche
57m – Mont La Pérouse 2019
57m – Mont La Pérouse 2019
L. Ballesta – 60 m Mont La
Pérouse avec Padine (algue brune), bouquet de Halimeda et nombreuses
algues
(pour les lycéens)
La capacité à capter
l’énergie solaire dépend des pigments photosynthétiques présents. Ainsi chez
les algues vertes, la présence de chlorophylle a s’accompagne de chlorophylle b
et de pigments accessoires que sont les carotènes et les xanthophylles. Ces
pigments permettent d’absorber dans le rouge et dans le bleu proche. Le rouge
est la première couleur à disparaître avec la profondeur. Aussi, ne sont-elles
pas les mieux équipées pour croître en profondeur contrairement aux algues
rouges ou brunes.
Jean-Pascal Quod, spécialiste des
algues, confirme que ce grand codium a déjà été collecté en 2005 sur Le Mont La
Pérouse mais n’est toujours pas identifié, c’est-à-dire que l’on ne sait pas
dire à quelle espèce il appartient. Néanmoins, c’est la première fois qu’il est
photographié dans son milieu, à 60 mètres de profondeur.
Laurent Ballesta –
Grand codium – algue verte sur un fond à rhodolithes
Le fond est très souvent tapissé
de gros cailloux plus ou moins ronds et recouverts d’algues calcaires :
les rhodolithes. Ces concrétions calcaires très dures sont le résultat de
l’activité de ces mêmes algues. Au cours du temps, elles grandissent par
accumulation de couches qui s’empilent les unes au-dessus des autres. Ces
rhodolithes s’épaississent de l’ordre d’1 cm par an. Le centre peut être un
petit caillou minuscule sur lequel l’algue s’est fixée. Elles sont communes sur
les fonds de cette profondeur.
Rhodolithe coupé avec la partie
externe visible à droite et la partie interne à gauche où l’on peut voir les
stries de croissance.Diamètre 20 cm environ
Elles apparaissent comme des
oasis de vie sur le fond regroupant un grand nombre d’espèces fixées. Ici on
peut voir des petites plumes : ce sont des hydraires de la même famille
que les coraux durs (Scléractiniaires) mais leur cycle de vie est différent car
nombre d’hydraires ont une phase méduse.
Algue rouge à gauche, un petit rond correspodant à un foraminifère,
deux branches d’Halimeda (algue verte à articles et squelette calcaire) avec
des petites plumes d’hydraires derrière(détail à droite), une éponge rouge vif
partiellement recouverte d’une algue rouge calcaire, puis une grande algue
brune et en bas à droite une espèce de coraux durs de la famille des Faviidae.
Rhodolithe de 15 cm de diamètre.
Une autre algue rouge est
étonnante par son aspect gélatineux et sa couleur rose fluo !
Photo L. Ballesta
Pour mesurer la turbidité de
l’eau ou encore sa transparence, on utilise un disque de secchi : c’est un
disque de 20 cm de diamètre présentant des secteurs noirs et blancs. On immerge
le disque et on le fait descendre doucement à l’aide d’une fine corde
étalonnée.
Ici le disque est devenu
invisible vers 26m. Mais il faut remarquer qu’au-delà, c’est le disque qui est
trop loin pour être vu… C’est toute la limite de la méthode…
Nous profitons du beau temps pour
travailler : nous avons trié les échantillons en fonction de leur
classification. C’est important de savoir à quel groupe ils appartiennent, car
pour déterminer leur nom d’espèce, il faut le plus souvent demander aux
spécialistes correspondants.
Plus ‘explication dans mon
prochain post car pour le moment nous regardons les photos rapportées par
l’équipe de plongeurs et les surprises sont de taille…
A suivre
PS : Savez-vous ce que Thierry tient dans sa
main ?
a)
Un rostre d’un jeune espadon b) une dent de poisson
des profondeurs
c) le dard d’une raie pastenague d) une incisive de requin
géant
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