samedi 9 novembre 2019

Visite du bateau

Parmi les classes qui avaient suivi l'expédition , plusieurs d'entre elles ont pu visiter La Curieuse.

Les élèves étaient très intéressés , une vraie découverte 
... et peut être une vocation de marin pour certain d'entre eux !

La passerelle avec les explications du capitaine


 

jeudi 7 novembre 2019

Les Sargasses




Les sargasses sont des algues brunes dont certaines espèces sont entièrement flottantes, elles forment la mer des sargasses dans l’Atlantique, au niveau de l’Amérique centrale de la zone tropicale .


Elles possèdent des petites vésicules remplies de gaz qui leur permettent de flotter. Elles se déplacent avec les courants.

Ces algues sont de véritables radeaux, des petits écosystèmes flottants abritant une petite faune (crabe, crevette). Elles participent à la dispersion de différentes espèces.

Mais depuis quelques années , elles tendent à proliférer , générant des risques sanitaires dans la zone Caraïbes
voir : https://www.geo.fr/environnement/lorigine-des-invasions-dalgues-sargasses-sur-les-plages-des-caraibes-enfin-elucidee-196894

Qui se cache sous ces algues ?

photo Laurent Ballesta

Bien sûr vous avez trouvé le poisson, un petit antennaire (Histrio histrio ) qui vit caché dans les sargasses.


mercredi 6 novembre 2019

Les cinéastes tout le temps, partout …


Tout au long de notre voyage nous avons été accompagnés par deux réalisateurs, Franck et Yann qui, il faut bien le dire nous ont filmés sous toutes les coutures. 
Ils étaient tout le temps, partout et par tous les temps ! 
Et parfois, on ne savait plus où se mettre.



Ils ont fait preuve d’ingéniosité pour filmer la mise à l’eau des plongeurs sous l’eau, l’ouverture de la bouteille de Nilss pour les prélèvements d’eau…











Ils ont eu de belles séquences mais aussi quelques déboires comme le bateau qui tourne juste au moment d’un plan crucial.
Sans compter le bruit du moteur : pas simple d’interroger les gens et d’avoir un beau son !





Ils ont pris des risques aussi pour leur matériel qui craint l’eau de mer.













Faire voler un drone autour d’un bateau pour filmer les plongeurs sur le zodiac ou avoir des prises de vues aériennes de La Curieuse n’est pas non plus une simple affaire. 
Les interférences du bateau peuvent faire perdre le contact entre le caméraman et le drone. 


Et quand cela arrive ...  le drone est programmé pour revenir à son point de départ : chercher l’erreur … 















Tout s’est bien passé car passionnés par leur travail, ils ont su nous faire adhérer à leurs attentes. 




Hoplolatilus fronticinctus : le batisseur !



Cet étrange amas de cailloux sur des fonds détritiques a été observé vers -110m. Il est le résultat de l’activité d’un petit poisson,
photo Laurent Ballesta

Hoplolatilus fronticinctus reconnaissable au dessin bleuté de son museau. 


 photo Laurent Ballesta


Il construit patiemment caillou après caillou ce nid qu’il ne quitte jamais et où il y vit en couple. Il se nourrit de petits crustacés et de zooplancton. Il est rarement observé car il ne se rencontre qu’entre 50 et 150 m de profondeur.

 photo Laurent Ballesta

mardi 5 novembre 2019

La ciguatéra


Un des axes de recherche lors de l'expédition : le risque ciguatera


Il y a quelques jours, nous avons parlé de poissons commerciaux porteurs de la ciguatéra…

La ciguatéra est une intoxication due à des toxines produites par des organismes unicellulaires photosynthétiques, des dinoflagellés. Ce sont des microalgues qui prolifèrent en épiphytes sur des algues ou sur le substrat libre, sur des débris coralliens. 

Les organismes brouteurs consomment les algues et leurs dinoflagellés associés. Puis des poissons carnivores mangent à leur tour les brouteurs avant de servir eux-mêmes de nourriture aux grands prédateurs. C’est ainsi que la toxine s’accumule le long de la chaîne alimentaire. 

Une espèce de microalgue dinoflagellé de 60 µm de diamètre environ

Pour les lycéens, 

Le rendement d’un niveau trophique à l’autre est de 10% en moyenne. Ce qui signifie, à titre d’exemple, que pour fabriquer des brouteurs, il faut 10 fois plus d’algues que de brouteurs. Si bien que les brouteurs contiendront 10 fois plus de toxines que les algues.
Ce phénomène d’accumulation le long de la chaîne alimentaire est appelé bioamplification. Celle-ci peut conduire à des niveaux de toxines 10 000 à 100 000 fois plus importante dans la chair des grands prédateurs que dans les microalgues toxiques de départ.

La consommation par l’homme de poisson ciguatérique conduit à des symptômes comme la « gratte » pour des cas légers : c’est-à-dire des démangeaisons ou une inversion du chaud et du froid qui surviennent au niveau de la peau par exemple sous la douche. Les symptômes assez variés (plus de 150) sont dus à l’atteinte du système nerveux par les toxines appelées neurotoxines. Des intoxications aigues graves peuvent entraîner le coma voire le décès mais dans moins de 0,1% des cas. On estime à 500 000 cas par an, environ le nombre de cas d’intoxication ciguatérique de par le monde. Les mérous « à  grand’ queue » (Variola louti), les barracudas et certaines carangues de récif  sont très souvent porteurs de la toxine.

Les chercheurs étudient la répartition des espèces de microalgues pouvant être toxiques et à l’origine de la ciguatéra dans les zones de pêche afin de contribuer à prévenir les accidents liés à la consommation de poissons d’origine corallienne. Le réchauffement climatique pourrait conduire à une modification de leur répartition dans l’Océan Indien. Ainsi, des cas sont signalés plus au nord, en Inde.


Recherche des algues ciguatériques ou comment pêcher des dinoflagellés

A bord de la Curieuse, les plongeurs rapportent aux chercheurs des échantillons du substrat (cailloux, sable, algues) avec un peu d’eau de mer. Le caillou, l’algue, le sable, est placé dans un bidon avec de l’eau de mer puis est énergiquement secoué pendant 10 minutes afin de décoller tous les dinoflagellés présents sur le substrat. 
Puis l’eau est filtrée sur des tamis successif : le premier a une maille de 120 ou 200 µm qui laisse passer les micro-algues tout en retenant débris et autres organismes. Le second, de maille 20µm, retient les dinoflagellés recherchés. 
Ils sont ensuite récupérés par nettoyage du filtre avec l’eau de mer filtrée ; puis placés dans un tube soit avec du lugol pour les fixer soit dans des boîtes de culture. 

Elles seront étudiées par plusieurs laboratoires lors du retour à La Réunion. Cela permettra de mieux connaître les microalgues présentes sur le Mont La Pérouse et s’il y a des microalgues ciguatériques connues.




Deux microalgues: Gambierdiscus sp. (50-120 µm responsable de la ciguatéra) et Ostreopsis mascarenensis (150-180µm) particulièrement ciblée lors de cette mission (J-P Quod)









Un prélèvement de sable pour rechercher des microalgues























Agitation des échantillons avec de l’eau de mer pour décoller les microalgues


















Filtration et récupération de l’échantillon














Fixation à l’eau iodée


















Mise en culture